Etre Store Manager, ce n’est pas
seulement s’occuper du bon fonctionnement de son magasin ou de sa boutique, c’est
également gérer son bon approvisionnement. Etant Store Manager d’un magasin de
meubles, il est évidemment hors de question de stocker toute la marchandise
dans la réserve de 20 m².
Nous travaillons donc avec un entrepôt situé dans le New Jersey, à South
Kearny. Mardi dernier, la Store Manager de New York a donc décidé d’aller faire
un tour pour y faire du tri et de voir ce que l’on peut jeter pour éviter de
payer des frais de stockage pour rien. Bon jusqu’ici, je suis beaucoup trop
sérieux et je vous saoule, je le sens. Si, si, ne me dites pas le contraire !
Mais mon expérience à l’entrepôt
m’a marqué. Levé à 6h du matin. Le taxi nous prend devant le magasin et nous
dépose à l’entrepôt : énorme complexe où rentrent camions de toutes
tailles. Le bâtiment qui s’occupe de notre compte est gigantesque, sombre et poussiéreux :
un entrepôt quoi. Des « étagères » remplies de cartons sur plusieurs
niveaux. Et c’est parti pour huit heures de tri. On m’attribue une des
personnes qui y travaille et je monte avec lui dans son monte-charge. Avant de
comprendre quoique ce soit, on me met une ceinture autour de la taille et on m’accroche
au véhicule. Tout d’un coup, je sens le monte charge s’élever doucement pour
arriver au niveau du dernier étage : je suis moyennement serein. Mais je
ne veux pas montrer aux gars de l’entrepôt que je suis une chochotte et qu’ils
me prennent pour ces personnes qui ne sont bonnes que derrière un bureau –
réaction stupide, je vous l’accorde.
T'es pas très serein quand tu te retrouves tout en haut hein.
Au bout de quelques heures, une
autre personne nous rejoint pour nous donner un coup de main. Oh, j’ai oublié
de vous dire, ils parlent tous espagnol ! Mes deux compagnons sont
péruviens. Désormais, je sais que mettre « Espagnol » dans la
rubrique « Langues parlées » de mon C.V. est un leurre.
15h45, l’entrepôt ferme. Nous
reprenons le taxi direction Manhattan pour retourner… à la boutique. La journée
n’est pas finie. Il faut maintenant s’occuper des mails reçus depuis le début
de la journée et traiter toutes les urgences survenues. Une journée de onze heures,
comme on les aime. Et même si cette journée a été dure et intense, c’est le
genre de journée qui te sort de ton quotidien et qui te fait apprécier ton
métier car tu découvres un tout autre monde. Et c’est le genre de monde qui te
remet à ta place car tu te rends compte qu’il y a des métiers bien plus
difficiles que le tiens et que ces gars méritent beaucoup plus de respect que
quiconque. Bon, ça ne m’a pas empêché d’être totalement crevé à la fin de la
journée !
Lovely.
Mais cette journée ne s’est pas
terminée après la fin de mon travail. J’avais un rendez-vous d’une importance
capitale. Ok, peut-être pas mais quand même. Inutile maintenant de vous dire
que j’aime la musique et spécialement le chant. J’ai eu mon premier cours de
chant sur Broadway ! Avant d’arriver à New York, c’était l’un de mes
objectifs : je me dois de profiter de New York pour suivre des cours de
chant - c’est un peu the place to be !
Je me mets donc à faire des recherches : purée que c’est cher ! $85 l’heure.
Bim, dans ta face ! Mais si c’est le prix à payer, tant pis, je mangerai
un jour sur deux (je rigole Maman).
J’ai donc trouvé un site qui
recense pleins de professeurs de chant, la plupart faisant ce métier pour leur
argent de poche. Dans la vraie vie, ce sont des performers à Broadway. Je m’inscris et j’attends. A partir de là,
les professeurs prennent directement contact. Je tombe sur Michael Mott qui me
paraît pas mal : il a la voix et l’expérience. Nous convenons de la date. Rendez-vous
au Studio NOLA.
Michael Mott - cliquez sur la photo pour accéder à son site
Si je veux prendre des cours de
chant c’est pour avoir un avis professionnel sur ma façon de chanter car je
pense que je ne chante pas comme il faut techniquement parlant. Premiers
échauffements, Michael arrive tout de suite à repérer ce qui ne va pas. On
enchaîne sur des exercices pour améliorer tout ça. Ensuite, je me rapproche du
piano pour chanter une chanson qu’il m’a demandé d’apporter. Moi qui ne sais
pas choisir, j’en apporte trois ! En les regardant, il me dit : « Est-ce
que tu aimes les comédies musicales ? ». La réponse, vous la
connaissez. « Dans ce cas, tu aimeras cette chanson. Et je pense que tu
pourras la chanter un jour ». This
Is The Moment de Jekyll & Hyde. Michael m’informe que cette comédie
musicale revient à Broadway en revival
le printemps prochain. Est-il utile de préciser qu’à ce moment-là, un énorme
sourire se dessine sur mes lèvres ? Après tout ce temps, j’arrive enfin à
toucher du bout de mes doigts cette communauté qu’est le Broadway Musical Theater. Parler à un gars qui est passionné et qui
s’y connaît puisqu’il la vit de l’intérieur : no words. Désolé, j’ai l’air d’un gosse.
Bref, concernant ma voix, voici
ce que Michael me dit : « You sing like Christina. Don’t be
Christina, be Mariah ». Comprendre donc : Christina Aguilera et
Mariah Carey.
Mon objectif est donc de chanter
une chanson de Jekyll & Hyde à la
Mariah Carey. Weird. Je pense
reprendre un cours dans deux semaines. Oui, je vais partir sur deux leçons par
mois. Je ne suis pas Crésus non plus.
Mi objetivo (tiens, l'espagnol est revenu... et il est reparti)
Je reste cependant sur une phrase
que Michael m’a dite (hormis celle sur Mariah Carey bien sûr) : « Do
you plan to sing professionally? ». Un rêve qui te paraît presque une réalité
à New York tellement il est proche. Un jour. Peut-être. En attendant, je
redescends sur terre et me concentre sur ma carrière de businessman. Et qui
sait si un jour, j’aurais les c******* de me lancer. Ca ferait sûrement l’objet d’un
autre blog.
David.
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