mercredi 22 août 2012

[David] "Don't be Christina, be Mariah!"


Etre Store Manager, ce n’est pas seulement s’occuper du bon fonctionnement de son magasin ou de sa boutique, c’est également gérer son bon approvisionnement. Etant Store Manager d’un magasin de meubles, il est évidemment hors de question de stocker toute la marchandise dans la réserve de 20 m². Nous travaillons donc avec un entrepôt situé dans le New Jersey, à South Kearny. Mardi dernier, la Store Manager de New York a donc décidé d’aller faire un tour pour y faire du tri et de voir ce que l’on peut jeter pour éviter de payer des frais de stockage pour rien. Bon jusqu’ici, je suis beaucoup trop sérieux et je vous saoule, je le sens. Si, si, ne me dites pas le contraire !
Mais mon expérience à l’entrepôt m’a marqué. Levé à 6h du matin. Le taxi nous prend devant le magasin et nous dépose à l’entrepôt : énorme complexe où rentrent camions de toutes tailles. Le bâtiment qui s’occupe de notre compte est gigantesque, sombre et poussiéreux : un entrepôt quoi. Des « étagères » remplies de cartons sur plusieurs niveaux. Et c’est parti pour huit heures de tri. On m’attribue une des personnes qui y travaille et je monte avec lui dans son monte-charge. Avant de comprendre quoique ce soit, on me met une ceinture autour de la taille et on m’accroche au véhicule. Tout d’un coup, je sens le monte charge s’élever doucement pour arriver au niveau du dernier étage : je suis moyennement serein. Mais je ne veux pas montrer aux gars de l’entrepôt que je suis une chochotte et qu’ils me prennent pour ces personnes qui ne sont bonnes que derrière un bureau – réaction stupide, je vous l’accorde.

 T'es pas très serein quand tu te retrouves tout en haut hein.

Au bout de quelques heures, une autre personne nous rejoint pour nous donner un coup de main. Oh, j’ai oublié de vous dire, ils parlent tous espagnol ! Mes deux compagnons sont péruviens. Désormais, je sais que mettre « Espagnol » dans la rubrique « Langues parlées » de mon C.V. est un leurre.

15h45, l’entrepôt ferme. Nous reprenons le taxi direction Manhattan pour retourner… à la boutique. La journée n’est pas finie. Il faut maintenant s’occuper des mails reçus depuis le début de la journée et traiter toutes les urgences survenues. Une journée de onze heures, comme on les aime. Et même si cette journée a été dure et intense, c’est le genre de journée qui te sort de ton quotidien et qui te fait apprécier ton métier car tu découvres un tout autre monde. Et c’est le genre de monde qui te remet à ta place car tu te rends compte qu’il y a des métiers bien plus difficiles que le tiens et que ces gars méritent beaucoup plus de respect que quiconque. Bon, ça ne m’a pas empêché d’être totalement crevé à la fin de la journée !

Lovely.


Mais cette journée ne s’est pas terminée après la fin de mon travail. J’avais un rendez-vous d’une importance capitale. Ok, peut-être pas mais quand même. Inutile maintenant de vous dire que j’aime la musique et spécialement le chant. J’ai eu mon premier cours de chant sur Broadway ! Avant d’arriver à New York, c’était l’un de mes objectifs : je me dois de profiter de New York pour suivre des cours de chant - c’est un peu the place to be ! Je me mets donc à faire des recherches : purée que c’est cher ! $85 l’heure. Bim, dans ta face ! Mais si c’est le prix à payer, tant pis, je mangerai un jour sur deux (je rigole Maman).
J’ai donc trouvé un site qui recense pleins de professeurs de chant, la plupart faisant ce métier pour leur argent de poche. Dans la vraie vie, ce sont des performers à Broadway. Je m’inscris et j’attends. A partir de là, les professeurs prennent directement contact. Je tombe sur Michael Mott qui me paraît pas mal : il a la voix et l’expérience. Nous convenons de la date. Rendez-vous au Studio NOLA.

 Michael Mott - cliquez sur la photo pour accéder à son site

Si je veux prendre des cours de chant c’est pour avoir un avis professionnel sur ma façon de chanter car je pense que je ne chante pas comme il faut techniquement parlant. Premiers échauffements, Michael arrive tout de suite à repérer ce qui ne va pas. On enchaîne sur des exercices pour améliorer tout ça. Ensuite, je me rapproche du piano pour chanter une chanson qu’il m’a demandé d’apporter. Moi qui ne sais pas choisir, j’en apporte trois ! En les regardant, il me dit : « Est-ce que tu aimes les comédies musicales ? ». La réponse, vous la connaissez. « Dans ce cas, tu aimeras cette chanson. Et je pense que tu pourras la chanter un jour ». This Is The Moment de Jekyll & Hyde. Michael m’informe que cette comédie musicale revient à Broadway en revival le printemps prochain. Est-il utile de préciser qu’à ce moment-là, un énorme sourire se dessine sur mes lèvres ? Après tout ce temps, j’arrive enfin à toucher du bout de mes doigts cette communauté qu’est le Broadway Musical Theater. Parler à un gars qui est passionné et qui s’y connaît puisqu’il la vit de l’intérieur : no words. Désolé, j’ai l’air d’un gosse.
Bref, concernant ma voix, voici ce que Michael me dit : « You sing like Christina. Don’t be Christina, be Mariah ». Comprendre donc : Christina Aguilera et Mariah Carey.

Mon objectif est donc de chanter une chanson de Jekyll & Hyde à la Mariah Carey. Weird. Je pense reprendre un cours dans deux semaines. Oui, je vais partir sur deux leçons par mois. Je ne suis pas Crésus non plus.

Mi objetivo (tiens, l'espagnol est revenu... et il est reparti)

Je reste cependant sur une phrase que Michael m’a dite (hormis celle sur Mariah Carey bien sûr) : « Do you plan to sing professionally? ». Un rêve qui te paraît presque une réalité à New York tellement il est proche. Un jour. Peut-être. En attendant, je redescends sur terre et me concentre sur ma carrière de businessman. Et qui sait si un jour, j’aurais les c******* de me lancer. Ca ferait sûrement l’objet d’un autre blog.

David.

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