lundi 4 mars 2013

[David] With So Little To Be Sure Of.



Bon, là, je pense qu’il est temps d’écrire un nouvel article.

Le petit passage à vide du mois de Décembre est fini. Il a été sûrement dû à la nostalgie de la France, de ma famille et de mes amis, à la neige et au froid. Il fait toujours froid et au moment même où je vous écris, une tempête de neige se prépare. La France est toujours là où elle est, ainsi que mes amis et ma famille. Alors qu’est-ce qui explique que ça va mieux ?

Récemment, je me suis donné un coup de pied au derrière et me suis forcé à reprendre un rythme moins routinier que le métro-boulot-dodo. Je ne voulais pas (plus) laisser mon travail m’envahir (notamment la tête). Les cours de chant ont beaucoup aidé. Ils m’apportent tellement que je ne peux pas m’empêcher de prendre une séance par semaine, même à $60 les 45 minutes. Ce qui est intéressant avec ces cours c’est que Davin Youngs, mon professeur, me fait faire des choses dont je n’ai pas l’habitude de faire. En ce moment, « With So Little To Be Sure Of », un vrai morceau de Musical Theater. Ca change, c’est challengeant, ça fait du bien.



Et une fois que je me suis embarqué dans ce nouveau circuit, une activité entraînant une autre, je me suis retrouvé à différents concerts ces dernières semaines. Le premier concert a été celui de Davin Youngs dans la Chapelle de l’Université de Loyola. A noter déjà que le cadre était incroyable ! J’ai donc assisté au concert d’une chorale professionnelle. Un répertoire très classique mêlant chant acapella et orgue. Un beau moment.
Le deuxième concert était celui des Pentatonix. Gros fan ! J’ai découvert ce groupe acapella quand j’étais encore en France. Je me balladais sur Youtube et suis tombé sur une émission « Sing Off », une compétition de groupes acapella. Ces gars ont un talent fou ! Alors, un peu comme pour les chanteurs de Broadway à New York, quand j’ai appris que Pentatonix passait à Chicago, bim bam boum, je me suis rue sur mon ordinateur pour acheter des tickets. C’était fou je vous dis, FOU !


La musique mise de côté, ces deux derniers mois ont été aussi ponctués par des visites d’amis à Chicago. Marie K. est venue tout droit de New York City pour me rejoindre dans le froid glacial ! Quand je demande à mes amis quand est-ce qu’ils comptent me rendre visite, je reçois le même discours : « Ah mais trop, je veux trop venir ! En revanche, je préfère attendre que les beaux jours reviennent ! Mais vers Avril-Mai, je viens c’est sûr ! ». Merci. Mais Marie K. n’a pas peur du froid, non ! Et au final, on a passé un week-end super ! Le fait de lui faire visiter des endroits que j’avais moi-même déjà visités seul m’a fait apprécier davantage Chicago. Car je pense que ma période de « déprime » m’a un peu empêché d’apprécier cette ville. C’est maintenant chose réglée.
Et puis, je rencontre aussi pas mal de gens. Des Américains mais aussi des Français vivant à Chicago. Et ce sont aussi ces derniers qui m’ont ouvert les yeux sur la coolitude de Chicago.
Sam L. vient aussi d’emménager à Chicago depuis quelques jours. Donc au final, les gens commencent à affluer vers Chicago et forcément on se sent moins seul !


Je pense quand même que ce qui a changé la donne c’est que j’ai décidé de ne pas continuer dans mon job actuel. Il était prévu que mon visa J1 se finisse en Juillet puis que je passe sur un visa H1B, d’une durée de 3 ans. Je ne vais pas donc pas continuer après Juillet. Je dois avouer que l’annoncer a été la partie la plus difficile… enfin dans ma tête. J’étais anxieux, effrayé de la façon dont j’allais annoncer ma « démission ». C’est vrai, on ne sait jamais comment va réagir ta hiérarchie. Et quand bien même je n’étais pas marié à ma boîte, il y a toujours une part de culpabilité lorsque l’on fait une telle annonce. En école de commerce, on nous apprend à comment trouver un emploi, voire à comment virer un employé, mais jamais on ne nous a appris à comment démissioner. « C’est simple, tu dis à ton boss que tu veux démissioner ». Effectivement, Marie K. a raison dans un sens, mais quand même. J’avais peur que ma boss me fasse du coup finir plus tôt ou bien que sa considération vis-à-vis de mon travail et de moi allait changer. Finalement je me suis lancé et voici sa réponse : « Ok, pas de souci. De toute façon tu n’étais lié qu’à ton visa J1. C’est gentil en tout cas de me prévenir à temps. » Par la suite, elle m’enverra un mail me disant qu’elle me regrettera quand je serai parti. Bon, le message était : « Why do you leave us? ;(» Ca veut dire ce que ça veut dire, n’est-ce pas ?
Et depuis que j’ai annoncé cette nouvelle, tout va de mieux en mieux au travail. Je me sens plus confiant, plus maître de moi-même. Forcément…
Je reçois ensuite ce message de la part d’une cliente (non pas que j’ai envie de me la péter, mais presque) :
Okay. I got it!  Thanks so much.  Thanks for explaining it so clearly.  You are so great. Your company is so fortunate to have you on their staff!  I hope they know what they have in you.  From the moment I spoke to you in the store- you were so approachable and customer service oriented.  I appreciate the time you have spent on helping me out.  I love the tall chest that I received from your company and in addition to appreciating the piece, it makes me feel great to know that it was such a wonderful experience doing business with you!  May sound crazy but I believe in giving credit where credit is due.  You can sell the most amazing product at a very nice price point but without the excellent customer service, it means nothing. 



Thanks again David!

Certes, tout est devenu beaucoup plus positif maintenant. Mais je ne reviendrai pas sur ma décision. Une de mes résolutions pour 2013 était de me battre pour ce que je crois. Et je crois profondément que ce métier ne me correspond pas pour une période d’au-delà d’un an. En revanche, qu’est-ce que je veux faire du coup, telle est la question. Officiellement, je rentre donc en France en Juillet / Août mais je cherche quand même à trouver un job à Chicago. J’ai l’impression que c’est peine perdue à cause de cette histoire de visa. D’un côté, un Français qui ne peut commencer qu’en Juillet, à qui on doit payer $4,000 pour son visa et qui n’est pas un local. D’un autre, un Américain aux mêmes qualifications, qui peut commencer de suite et qui n’a pas besoin de visa. Hum. Je me dis en tout cas que je dois le tenter pour ne pas avoir de regrets plus tard.

Voilà à peu près les évènements minimes de ma vie. Le fait d’avoir relaté ces derniers mois dans cet article me fait me rendre compte à quel point cette expérience américaine me fait grandir jour après jour. Une des leçons que j’ai apprise en tout cas est que nous sommes maître de la façon dont on veut mener notre vie (ou presque). Si je ne m’étais pas donné un coup de pieds aux fesses, je pense que je serais resté là à me morfondre et à attendre que ça se passe. Grâce aux conseils de mes amis et à ma famille notamment, j’ai réussi à casser cette dynamique. Bizarrement, ça n’a pas été une chose évidente- à croire que lorsque l’on est dans une phase un peu noire, on a tendance à vouloir rester dedans.

Je sens que d’autres défis m’attendent durant ces prochains mois. Mais n’était-ce pas le but de toute cette expérience ? Et au final, j’ai hâte de voir ce qu’ils me réservent. Et je continuerai d'utiliser ce blog comme le miroir de ma vie américaine.